Il n'y a aucun grand monument national sur le Chemin des Dames, rien de comparable à Verdun, il y a un grand silence dans l'historiographie et c'est aussi le cas pour le reste : dans les manuels scolaires, dans les discours", souligne l'historien Nicolas Offenstadt, associé aux commémorations et coordinateur de l'édition d'un ouvrage "Le Chemin des Dames,

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Portraitde mon grand-oncle Puissant Marc nĂ© le 27 dĂ©cembre 1892 et mort le 24 fĂ©vrier 1916 Ă  la CĂŽte du Poivre lors de la Bataille de Verdun (35e RI). La France commĂ©more cette annĂ©e le centenaire du dĂ©but de la PremiĂšre Guerre mondiale. À cette occasion, je voudrais rendre hommage Ă  mon grand-oncle Marc, un poĂšte au grand cƓur
Ce blog est personnel, la rĂ©daction n’est pas Ă  l’origine de ses contenus. Il Ă©tait le grand favori des prix littĂ©raires ; la critique avait encensĂ© son roman dĂšs sa parution en aoĂ»t 2018. David Diop vient enfin de recevoir un prix le Goncourt des lycĂ©ens » créé en 1988. Ce qui a sĂ©duit les jeunes jurĂ©s? c’est la vision terrible de la Grande Guerre » entre sagesse » de l’Afrique et folie » de l’Europe. Et prĂ©cisĂ©ment dans le dĂ©roulĂ© des souvenirs du narrateur, Alfa Ndiaye, ex tirailleur sĂ©nĂ©galais qui a combattu au front sous le drapeau français, vont s’affronter deux mondes celui de l’enfer du champ de bataille oĂč toutes les valeurs sont abolies et celui d’une terre aimante gĂ©nĂ©reuse. Tout comme le lecteur sera invitĂ© Ă  entendre deux voix dans ce thrĂšne des temps modernes dĂ©diĂ© Ă  l’Ami, ce frĂšre d’ñme suis deux voix simultanĂ©es. L’une s’éloigne et l’autre croĂźt. Cheikh Hamidou Kane L’aventure ambiguĂ«, citĂ© en exergue DĂšs l’incipit, l’aveu je sais j’ai compris je n’aurais pas dĂ» »-qui d’ailleurs sera souvent repris en Ă©cho - Ă©nonce dans sa gradation mĂȘme une prise de conscience et un regret. Un aveu qui semble Ă©merger d’une longue pĂ©riode de silence -ce dont tĂ©moigneraient les points de suspension qui le narrateur se rappelle d’abord les circonstances qui ont prĂ©sidĂ© Ă  son choix devenir sauvage. Son frĂšre d’armes, son plus que frĂšre » son frĂšre d’ñme prĂ©cisĂ©ment et le titre du roman joue sur la paronomase implicite se meurt agonise. Pour n’avoir pas rĂ©pondu aux trois supplications de l’achever, empĂȘtrĂ© par des pensĂ©es commandĂ©es par le devoir et recommandĂ©es par le respect des lois humaines », Alfa taraudĂ© par la culpabilitĂ© dĂ©cide alors de venger son plus que frĂšre Mademba Diop. Ce que je n’ai pas fait pour Mademba je le fais pour l’ennemi aux yeux bleus. La France a besoin de notre sauvagerie alors on obĂ©it. Mais moi je suis devenu sauvage par rĂ©flexion. Le rĂ©cit d’une folie meurtriĂšre assumĂ©e n’omet aucun dĂ©tail dans la restitution quasi clinique du corps Ă  corps avec l’ennemi d’en face et vante la fiertĂ© du travail accompli aprĂšs tout, la nuit tous les sangs sont noirs ; rĂ©alisme cru certes mais en parfaite adĂ©quation avec la barbarie de cette guerre... Entre la cinquiĂšme et la sixiĂšme main coupĂ©e,-c’est le trophĂ©e que rapporte Alfa du camp ennemi- une scĂšne traitĂ©e en un long plan sĂ©quence en dit long sur la dĂ©mence cruelle des chefs le capitaine Armand -aux yeux noyĂ©s d’une colĂšre continue- intime l’ordre de tuer les 7 traĂźtres » ceux qui refusent d’obĂ©ir au sifflet de la mort ». EcoeurĂ© par la laideur du carnage, blĂąmant intĂ©rieurement la folie du capitaine, Alfa salue le courage » de ses copains dont Alphonse et Albert offerts comme du gibier aux salves ennemies
 D’abord complices, les Toubabs et les Chocolats en viennent Ă  redouter celui qu’ils assimilent Ă  un sorcier » un dĂ©mm un dĂ©voreur d’ñmes. DĂšs la septiĂšme main coupĂ©e, Alfa est Ă©vacuĂ© Ă  l’ArriĂšre. Et c’est dans le Centre oĂč le sourire appelle le sourire, qu’il va convoquer -Ă  partir de dessins- son passĂ© heureux Ă  Gandiol, sa relation avec Fary, et surtout l’amitiĂ© indĂ©fectible qui l’a liĂ© Ă  Mademba Diop, -deux adolescents si dissemblables et pourtant si proches. Une Ă©vocation souvent empreinte de poĂ©sie et d’onirisme qui selon une tradition orale, tisse l’interpĂ©nĂ©tration des rĂšgnes et des espĂšces, dans une perspective animiste, oĂč anamorphoses et mĂ©tamorphoses semblent se rejoindre dans un cosmos originel. L’auteur prĂȘte Ă  son personnage un regard Ă  la fois enfantin, circonspect ingĂ©nu et ironique. Et pourtant certains Ă©pisodes frappent par leur cruautĂ© la mĂšre disparue et peut-ĂȘtre enlevĂ©e par les Maures du Nord, le mercantilisme du collecteur d’impĂŽts -et en filigrane les ravages de la colonisation- auxquels s’oppose la sagesse du pĂšre
 C’est Ă  Mademba Diop qu’est dĂ©diĂ© ce thrĂšne des temps modernes. Ce roman se donne en effet Ă  entendre comme un chant funĂšbre aux accents de cantilĂšne parfois. Des cris dĂ©chirants contre l'inconcevable et des chuchotements caressants contre l'indicible. Les rĂ©currences de certaines formules mon plus que frĂšre, par la vĂ©ritĂ© de Dieu, la parentĂ© Ă  plaisanterie, les anaphores qui scandent des paragraphes ou/et les rĂ©pĂ©titions lancinantes Ă  l’intĂ©rieur de paragraphes, la mĂ©taphore quasi omniprĂ©sente de la femme terre ont la force incantatoire de rĂ©cits mythiques. Et c’est l’expression dedans dehors » dĂ©clinĂ©e dans ses sens propre et figurĂ© et en ses multiples variations qui est le leitmotiv le dedans de la terre Ă©tait dehors, le dedans de mon esprit Ă©tait dehors, Fary m’a ouvert le dedans de son corps; derriĂšre ses lunettes le docteur François regarde le dedans de nos tĂȘtes, etc. DualitĂ© et dichotomie ! Division et antagonisme ! Alfa entre l’humain et l’inhumain !.le Corps et l’Âme ! Vers la fin du roman s’interrogeant sur sa propre identitĂ© et sur la façon de se raconter lui qui ne parle pas le français sait que la vĂ©ritĂ© de la parole n’est pas une mais double voire triple il dĂ©couvre qu’il est double ».Phrases et rythme sont alors au service de cette rĂ©vĂ©lation hallucinĂ©e et lucide qui allie les contraires je dĂ©pouille je vide les crĂąnes et les corps[
} mais je suis aussi la lune rouge qui se lĂšve sur le fleuve[
] Je suis l’innocent et le coupable ». Il sait qu’il est l’ami qu’il aurait dĂ» achever en cette journĂ©e funeste et que son Ăąme s’en est allĂ©e mourir dans le corps de son plus que frĂšre ». Au final le je » renverra Ă  Mademba Diop et le tu » Ă  Alfa son plus que frĂšre. L’absence d’article ou d’adjectif possessif dans le titre du roman, n’induisait-elle pas une rĂ©ciprocitĂ© ? AmitiĂ© fusionnelle que Montaigne -d’ailleurs citĂ© en exergue-, a cĂ©lĂ©brĂ©e et rĂ©sumĂ©e dans cette phrase qui rĂ©sonne par-delĂ  les siĂšcles nous nous embrassions par nos noms » A travers le parcours de ce jeune artilleur sĂ©nĂ©galais, David Diop non seulement rĂ©habilite la mĂ©moire des oubliĂ©s » du carnage que fut la premiĂšre mondiale tout en tordant le cou aux prĂ©jugĂ©s racistes Ă  l'encontre des Noirs, mais en une langue originale le wolof adaptĂ© Ă  la langue française il convertit la violence des souvenirs en appels dĂ©chirants et si profondĂ©ment humains ! L’histoire du sorcier-lion est pleine de sous-entendus, celui qui la raconte peut y dissimuler une autre histoire qui pour ĂȘtre dĂ©voilĂ©e doit se laisser deviner un peu
. Ainsi de FrĂšre d’ñme ? Audemeurant, ce Plan de Constantine, Ă©laborĂ© pour faire rattraper en dix (10) ans le retard accumulĂ© durant plus d'un siĂšcle, ne fut, pour les objectifs qu'il s'est donnĂ©s, qu'un complĂ©ment de propagande Ă  l'action de « pacification » de grande envergure, alors en cours. Voici briĂšvement quelques Ă©lĂ©ments essentiels : L’Enfer de Dante Alighieri rĂ©sumĂ© des chants de I Ă  IX. Il est 
 PlacĂ© dans un orphelinat sordide, il glisse vers la dĂ©linquance. RĂ©sumĂ©. Adolescent, il est marin et navigue sur plusieurs cargos. RĂ©sumĂ© du document. Bagarreur, il ne tarde pas Ă  s’attirer des ennuis. James, placĂ© dans un orphelinat sordide Ă  la mort de sa mĂšre, ne tarde pas Ă  tomber dans la dĂ©linquance. Aventure Roman Ecole Cherub. Mission 1 – 100 jours en enfer. À seize ans, il a dĂ©jĂ  fait le tour du monde. Sera-t-il capable de rĂ©sister 100 jours ? Cherub - 100 jours en enfer. Afficher/masquer le rĂ©sumĂ© . Le dernier jour d'un condamnĂ© est un roman Ă©crit par Victor Hugo en 1829. Password. 1. James, placĂ© dans un orphelinat sordide Ă  la mort de sa mĂšre, ne tarde pas Ă  tomber dans la dĂ©linquance. Bruce. PubliĂ© Ă  l’origine en feuilleton en 1865 dans Gil Blas puis en volume, Bel Ami relate le parcours d’initiation d’un jeune homme voulant conquĂ©rir la capitale et y rĂ©ussir. RĂ©sumĂ© chapitre XII Phileas Fogg et ses compagnons ont dĂ©cidĂ© de voyager Ă  dos d’élĂ©phant Ă  travers la jungle indienne pour gagner du pari fonctionne, car ils ont une douzaine d’heures d’avance. Le directeur de l’Incubation parcourt les longs couloirs suivis par des jeunes studieux qui interrompent ses explications, de temps Ă  autre, par des questions. AprĂšs une bagarre plus violente que d'habitude, James est renvoyĂ© de l'Ă©cole. Titre Cherub mission 1 100 jours en enfer Auteur Robert Muchamore AnnĂ©e 2004 Angleterre/2007 France Traducteur Antoine Pinchot Edition Casterman Genre Espionnage, aventure, jeunesse L'histoire Nous suivons James, un jeune garçon de onze ans qui vit avec sa mĂšre, une alcoolique, sa petite soeur Lauren et son beau-pĂšre, un homme violent. James doit suivre un Ă©prouvant programme d’entraĂźnement avant de se voir confier sa premiĂšre mission d’agent secret. 100 Jour en enfer 586 mots 3 pages Montre plus 1 Introduction J’ai choisi de vous prĂ©sentez se livre car moi il m’a Ă©normĂ©ment plus, il m’a donnĂ© le goĂ»t de la lecture moi qui limite dĂ©teste lire. Elle travaille en relation avec le M15 
 Les personnages principaux de cette chanson sont le pape CĂ©lestine V et Charon. Dans le vestibule de l’Enfer une zone qui prĂ©cĂšde le vĂ©ritable Enfer, Dante trouve les Ignavi, qu’il traite avec un profond mĂ©pris parmi eux, le pape CĂ©lestin V qui a abandonnĂ© la dignitĂ© papale, incapable de diriger l’Église. 23 FĂ©vrier 2009 2. 9782203200579. Une Ă©criture trĂšs efficace 34 7. Quel est le nom de l'orphelinat oĂč est placĂ© James ? Livraison Ă  partir de 0,01 € en France mĂ©tropolitaine. Elle reçoit la visite du garde. DĂ©but du rĂ©sumĂ© un pari comme point de dĂ©part de l’aventure. Le voyage, long de neuf jours, n'a jusqu'alors pas Ă©tĂ© trĂšs agrĂ©able pour l'adolescent. Il passera alors un test pour se faire accepter dans l’agence et pouvoir commencer le camp d’entraĂźnement de 100 jours. Victor Hugo dans ce roman traite bien Ă©videmment de la peine de mort, de la libertĂ©, de l'absence de libertĂ© et de la torture psychologique du condamnĂ© Ă  mort dans ses derniers instants. Sera-t-il capable de rĂ©sister 100 jours ? RĂ©sumĂ©. À la mort de cette derniĂšre, il est placĂ© dans un orphelinat. Remember me on this computer. TĂ©lĂ©charger le livre Cherub Tome 1 100 jours en enfer de Robert Muchamore - Éditeur Casterman Jeunesse - en version numĂ©rique. Espagne Les Éditions Casterman. Le dernier jour d'un condamnĂ© est un roman Ă©crit par Victor Hugo en 1829. Il est alors recrutĂ© par CHERUB, une mystĂ©rieuse organisation gouvernementale. RĂ©sumĂ© des chapitres Candide Chapitre I La Vesphalie, le paradis Tout semble aller pour le mieux dans le meilleur des mondes pour le jeune Candide, docile et ingĂ©nu. Retour sous 15 jours. RĂ©sumĂ© du document. Il est alors recrutĂ© par CHERUB et va suivre un Ă©prouvant programme d'entraĂźnement avant de se voir confier sa premiĂšre mission d'agent secret. Guy de Maupassant, Bel Ami rĂ©sumĂ© chapitre par chapitre, personnages et analyse. Chapitre 1. Un homme est introduit dans un salon sans fenĂȘtre et sans issue. Ce programme comprend des parcours combats, des stages de survie dans la forĂȘt, et d’autres types d’épreuves mettant les qualitĂ©s physiques et morales Ă  l’épreuve. Les participants Objet Une lecture captivante mais prĂ©visble ChĂšre Madame, DerniĂšrement, jÊŒai fait la lecture du roman 100 jours en enfer. Des paris sont faits dans tout le royaume. Les aventures de James sont menĂ©es tambour battant, sans nĂ©gliger la psychologie ni les questionnements d’un prĂ©-adolescent confrontĂ© Ă  des choix graves. 100 Jours en enfer. Sera-t-il capable de rĂ©sister 100 jours ? 46 avis - 46 sur les autres formats . 100 jours en enfer Cherub Mission ; 1 James, 11 ans, n’a pas grandi dans un environnement favorisĂ© pĂšre inconnu, mĂšre alcoolique. Lisez votre ebook - Cherub Tome 1 100 jours en enfer - sur votre liseuse oĂč que vous soyez - - Furet du Nord Yves Pinguilly est nĂ© Ă  Brest en 1944. Ils n'arrivaient pas tous Ă  la fin du voyage. Portrait 
 1. 9782203200555. Le rĂ©cit s’ouvre sur un jeune homme marchant dans la nuit, sous un “ciel sans Ă©toiles”. RĂ©sumĂ© James n’a que 12 ans lorsque sa vie tourne au cauchemar. 3 coups de cƓur des libraires. À Greendale, Sabrina s'essaie Ă  une nouvelle activitĂ© et honore une mission dĂ©rangeante. Il a des notes catastrophiques. Fantine coupa donc ses magnifiques cheveux blonds. A l'intĂ©rieur, le garçon a une sensation Ă©trange de dĂ©jĂ -vu et pire, il entend la Voix, perceptible aussi par son protecteur. Edition NATHAN Romans de la mĂ©moire Biographie de l’auteur. Les 100 The 100 en V,O est le premier roman de la sĂ©rie littĂ©raire Les 100 de Kass Morgan,PubliĂ© le 3 septembre 2013 en version originale par la maison d’édition Little, Brown and Company, puis en version française traduit par Fabien Le Roy le 23 janvier 2014 par les Éditions Robert Laffont,, RĂ©sumĂ©, Pour les rĂ©sumĂ©s des chapitres, voir /RĂ©sumĂ©, 100 Jours En Enfer 2. À seize ans, il a dĂ©jĂ  fait le tour du monde. Pendant que James attend Lauren, des mĂšres de famille lui passent une commande pour sa mĂšre. 0 vote . Mais son soulagement est de courte durĂ©e. Sera-t-il capable de rĂ©sister 100 jours ? Question 1/16. RĂ©sumĂ© du tome 1 James, placĂ© dans un orphelinat sordide Ă  la mort de sa mĂšre, ne tarde pas Ă  tomber dans la dĂ©linquance. Le meilleur des mondes dĂ©bute par une visite guidĂ©e d’étudiants au Centre d’Incubation et de Conditionnement de Londres-Central. John. Adam ne s'intĂ©resse qu'Ă  Cathy. Il est alors recrutĂ© par CHERUB et va suivre un Ă©prouvant programme d'entraĂźnement avant de se voir confier sa premiĂšre mission d'agent secret. La jeune femme a Ă©tĂ© condamnĂ©e pour avoir tuĂ© un garde, une trahison sur la Colonie. Mais pour la 1re fois, il dĂ©couvre le sourire de son pĂšre, car la moisson s'annonçait excellente et il n'y avait d'yeux que pour ses terres. rĂ©volutionnaire, pour rĂ©parer l’injustice et combattre l’esclavage des ouvriers. RĂ©sumĂ© James Choke est un garçon un peu mal dans sa peau. 54 votes . Clarke Griffin est enfermĂ©e Ă  l'Isolement. Sa mĂšre, malade et obĂšse, est riche d'argent mal acquis, son beau-pĂšre le 
 poop sr tkelekecdx rrb pch xc journal des travaux dela societe historique algerienne par les membres de la societe sous la direction du president publication honoree de souscriptions du ministre de l’ instruction publique, du gouvernement general db l’algerie des conseils generaux des departements d’alger et d’oran. La premiĂšre bande dessinĂ©e CHERUB ! 1930 misĂšre, Ă©pidĂ©mie + description de sa petite famille. Un tirailleur en enfer. La jeune femme a Ă©tĂ© condamnĂ©e pour avoir tuĂ© un garde, une trahison sur la Colonie. Cherub est un dĂ©partement ultrasecret des services de renseignement britanniques composĂ© d'agents agĂ©s de 10 Ă  17 ans. 100 jours en enfer a Ă©tĂ© Ă©crit en 2003. 100 jours en enfer - Chapitre 2 Modifier RĂ©sumĂ© Lauren James attend sa sƓur devant son Ă©cole. Salina aime le jeune Kano mais c'est Ă  son frĂšre, Saro, que le clan Djimba veut la marier. Date de publication 2003. + d' un million et demi de livres disponibles. 1 . CHERUB, une organisation trĂšs spĂ©ciale 11 2. AprĂšs une bagarre plus violente que d’habitude, James est renvoyĂ© de l’école. CHERUB Tome 1 - 100 Jours en enfer Tome 1 BD Tome 2 - Trafic Tome 2 BD Tome 3 - Arizona Max Tome 4 - Chute libre Tome 15 - Black Friday Tome 16 - Hors-la-loi Tome 17 - Commando Adams Henderson's Boys Tome 1 - L'Ă©vasion Tome 2 - Le jour de l'aigle Tome 3 - L'ArmĂ©e secrĂšte Tome 4 - OpĂ©ration U-Boot Tome 5 - Le prisonnier Tome 6 - Tireurs d'Ă©lite Feuilleter Format Poche. Lire, dire et penser la transgression Ă  la lumiĂšre des supplices . MatĂ©riel autorisĂ© seulement le dictionnaire pour corriger votre français Ă©crit. Nouveau membre. Une mĂšre obĂšse, dĂ©pressive et dĂ©linquante, un pĂšre alcoolique disparu de longue date, un avenir sans issue. Il se prĂ©parait pour la moisson. Ils n'avaient pas Ă  boire, ni Ă  manger. Yves Pinguilly est nĂ© Ă  Brest en 1944. Au dĂ©but, certains pensent que Fogg peut gagner, mais au bout de cinq jours, seuls 
 Mais Ron est un moins que rien, qui passe son temps Ă  soutirer de l’argent Ă  sa mĂšre. Playing via Spotify Playing via YouTube. RĂ©sumĂ© NĂ© de pĂšre inconnu, James vit avec Lauren sa demi-sƓur et une mĂšre obĂšse et alcoolique, dans la banlieue londonienne. Les antibiotiques qu’utilisent les agriculteurs et agricultrices Ă  travers le monde pour Ă©viter que leurs animaux ne soient mal Ce roman d’espionnage haletant a un cĂŽtĂ© si rĂ©aliste qu’il est difficile de croire que l’unitĂ© envoyant des enfants en mission dangereuse n’a pas existĂ©. Kyle est le meilleur ami de James. AprĂšs une bagarre plus violente que d’habitude, James est renvoyĂ© de l’école. MalgrĂ© ça, j’ai lu tout les livres a chaque intriguĂ© par qu’elle sera leur prochaine mission. Montre plus. Trois hĂ©ros d’Arizona Max 22 4. M. miss1995. 0 / 5. Époque contemporaine de celle de l’auteur, 1872. 100 jours en enfer
 Le hĂ©ros du rĂ©cit de Voyage de Jules Verne s’appelle Phileas Fogg. PlacĂ© dans un orphelinat sordide, il glisse vers la dĂ©linquance. Titre Verdun 1916. Cet examen est axĂ© sur votre comprĂ©hension de la littĂ©rature du XIXe siĂšcle. Chapitre 1 Candide, dont le nom traduit Ă  la fois la naĂŻvetĂ© et la crĂ©dulitĂ©, vit auprĂšs de la cour d'un magnifique chĂąteau situĂ© en Westphalie rĂ©gion d'Allemagne. Chapitre 4 Le jour de paie, les ouvriers constatent la baisse de leurs salaires. Le chant de l’Enfer, qui fait partie du vaste poĂšme “La Divine ComĂ©die”, de Dante Alighieri, commence par le cĂ©lĂšbre vers “Au milieu de la marche de notre vie, je me suis retrouvĂ© dans une forĂȘt sombre, que le droit chemin Ă©tait perdu”. Jules Verne, Le Tour du Monde en quatre-vingts jours rĂ©sumĂ© chapitre par chapitre Chapitre I Dans lequel Phileas Fogg et Passepartout s’acceptent rĂ©ciproquement, l’un comme maĂźtre, l’autre comme domestique. Cherub mission ; 100 jours en enfer - James, placĂ© dans un orphelinat sordide Ă  la mort de sa mĂšre, ne tarde pas Ă  tomber dans la dĂ©linquance. 100 jours en enfer. RĂ©sumĂ© James, onze ans, a une sale vie bien qu'il ne manque de rien. 100 jours en enfer
 Le Centre Alabama . JEAN-PAUL SARTRE, HUIS CLOS RESUME SCENE PAR SCENE. ISBN 2-85203-100-0 La farce de MaĂźtre Pierre Pathelin farce anonyme, entre 1464 et 1469, texte Ă©tabli et traduit, introduction, notes, bibliographie, chronologie et index par Jean Dufournet. 100 jours en enfer - Chapitre 1 Modifier RĂ©sumĂ© Un simple accident Suite Ă  de nombreuses moqueries concernant le poids de sa mĂšre de la part de Samantha Jennings, James Choke la saisit par le col et la plaque contre le mur de la salle de classe. 100 jours en enfer. 334 mots 2 pages. Chapitre 1. Ce quiz a Ă©tĂ© proposĂ© par arthurdu46, nÂŽhĂ©sitez pas Ă  lui envoyer un message pour vos remarques ou remerciements. Des enfants et des adolescents en premiĂšre ligne 17 3. Il a Ă©tĂ© diffusĂ© pour la premiĂšre fois le 24 janvier 2020 sur Netflix. Ce tome a Ă©tĂ© adaptĂ© en bande dessinĂ©e, parue le 11 avril 2012 en France. Une Ă©dition collector en tirage limitĂ© a Ă©tĂ© publiĂ©e le 6 novembre 2013 par Casterman. Cette Ă©dition inclut des documents confidentiels, tels que des ordres de mission, les plans du campus ou encore des scĂšnes coupĂ©es. RĂ©sumĂ© Chapitre V Le chapitre V se concentre sur le retentissement, le bruit que produit le pari de Fogg en Angleterre quelques jours aprĂšs son dĂ©part. Clarke pense qu'il s'agit lĂ  de son heure elle sera bientĂŽt exĂ©cutĂ©e. Titre Cherub mission 1 - 100 jours en enfer; Auteur Robert Muchamore; Titre original The recruit; ISBN 9782203002029; Éditeur Casterman; AnnĂ©e de publication 2004; Nombre de pages 320 pages; Niveau de difficultĂ© dĂ©butant ; Public cible 12 ans et plus; Genre Aventure; Mots-clĂ©s Espionnage, AmitiĂ©, École; Fiche technique. × Close Log In. Le baron de Thunder-ten-tronckh, l’ un des plus puissants seigneurs de la Vestphalie », et probablement son oncle, l’a accueilli dans un chĂąteau protĂ©gĂ© et clos, qui fait rempart Ă  toute violence extĂ©rieure. je me suis taper une bĂąche et j'ai Ă©tĂ© coller et en punition rĂ©sumĂ© les 6 chapitre 1 par 1 si vous conĂ©sĂ© un site ou il y a des rĂ©sumĂ© chapitre par chapitre le livre c'est "le bal" de IrĂšne NĂ©mirovsky merci . Lorsque sa mĂšre meurt assomĂ©e par les barbituriques, James, placĂ© dans un orphelinat, sombre encore un peu plus. La presse, les journaux du pays s’emparent de l’histoire, discutent des chances de succĂšs. 100 jours en enfer - Chapitre 1 Un simple accident 100 jours en enfer - Chapitre 2 Lauren 100 jours en enfer - Chapitre 3 Rouge sang 100 jours en enfer - Chapitre 4 Seuls au monde 100 jours en enfer - Chapitre 5 La chasse au trĂ©sor 100 jours en enfer - Chapitre 6 Kyle 100 jours en enfer - Chapitre 7 Sur le divan 100 jours en enfer - Chapitre 8 Joyeux anniversaire 100 
 Temps de lecture 2 min — RepĂ©rĂ© sur Wired. Romans dĂšs 13 ans par sĂ©rie; Cherub; 100 jours en enfer; Cherub - Mission 1, Edition 2019 100 jours en enfer Voir aussi Cherub Robert Muchamore Auteur Antoine Pinchot Traduction Paru le 29 mai 2019 Roman adolescent dĂšs 13 ans Poche 5. C’est un gentleman anglais qui a pariĂ© avec ses amis du Reform Club qu’il pourrait faire le tour du monde en 80 jours. Ce livre est un roman d’espionnage fantastique. Date de publication 2003. Cherub Tome 1100 jours en enfer. Elle a eu un autre enfant avec Ron, une fille, Lauren, que James adore. En rĂ©sumĂ© ils Ă©taient traitĂ©s comme des bĂȘtes. 100 jours en enfer... RĂ©sumĂ© chapitre par chapitre Ordre de mission pour l'affaire Solomon Gold Ă©pisode de la villa Ordre de mission de James Adams ScĂšnes coupĂ©es Adolescent, il est marin et navigue sur plusieurs cargos. C’est un gentleman anglais qui a pariĂ© avec ses amis du Reform Club qu’il pourrait faire le tour du monde en 80 jours. Personnage principale James Shoke. Cette organisation a Ă©tĂ© créée aprĂšs la seconde guerre mondiale en 1946. Enter the email address you signed up with and we'll email you a reset link. Sera-t-il capable de rĂ©sister 100 jours ? Les mineurs dĂ©linquants face Ă  la loi 26 5. Un tirailleur en enfer. or. Ewart. Auteur Yves Pinguilly. Londres, logement de Phileas Fogg 7 Saville-row. Avantages Objet Une lecture captivante mais prĂ©visble ChĂšre Madame, DerniĂšrement, jÊŒai fait la lecture du roman 100 jours en enfer. Il se compose de 49 chapitres et seulement 97 pages. Read about 100 jours en enfer by Chapitre 17 and see the artwork, lyrics and similar artists. Galates 2/16 NĂ©anmoins, sachant que ce n’est pas par les Ɠuvres de la loi que l’homme est justifiĂ©, mais par la foi en JĂ©sus ... beaucoup de choses et particuliĂšrement pour votre vie de tous les jours. Heureusement pour lui, au lieu d’ĂȘtre puni, il sera plutĂŽt recrutĂ© par CHERUB, une agence d’espionnage. Le rĂ©sumĂ© de la 1Ăšre partie du tome 9 d’Outlander Un Essaim d’Abeilles dans la Carcasse d’un Lion Chapitre 1 Les MacKenzie sont lĂ  The MacKenzies Are Here. Ferme Ă  Vendre Hectares Cantal, Comment Rattacher Mon Conjoint Ă  Ma Carte Vitale, Le Barbier De SĂ©ville RĂ©sumĂ© ScĂšne Par ScĂšne, Maison De L'avocat Limoges, Piscine Municipale Le Pradet, SynthĂšse Dissertation,
Cest qu’il s’agissait pour Hugo, qui Ă©prouva le besoin de s’excuser de ces allers et retours et de ces ellipses («Qu’il nous soit donc permis de parler du passĂ© au prĂ©sent.» [II, 5, 1]), de faire suivre au lecteur les voies diffĂ©rentes par oĂč les personnages principaux s’acheminent vers la barricade. À partir de la quatriĂšme partie, sauf un dernier retour en arriĂšre au

Un tirailleur en enferEn replaçant le lecteur au cƓur des pĂ©riodes difficiles de notre Histoire, les Romans de la MĂ©moire, fondĂ©s sur une information historique rigoureuse, proposĂ©s par la direction de la mĂ©moire, du patrimoine et des archives du ministĂšre de ta dĂ©fense, en partenariat avec tes Ă©ditions Nathan, se veulent une contribution Ă  son approche de la d'occasion Ă©crit par Yves Pinguillyparu en 2015 aux Ă©ditions Nathan, Nathan Jeunesse, Les romans de la Fetkann ! de la Jeunesse 200412 ans et +, Romans, tĂ©moignages & Co, Romans, tĂ©moignages & Co133 pages, BrochĂ©Code ISBN / EAN 9782092520888La photo de couverture n’est pas contractuelle.

Fulltext of "Histoire de l'armée et de tous les régiments depuis les premiers temps de la monarchie française jusqu'a nos jours avec des tableaux synotiques représentant l'organisation des armées aux diverses époques et le résumé des
regarder 0140 The Sandman Will Keep You Awake - The Loop RĂ©sumĂ© Un simple accident[] Suite Ă  de nombreuses moqueries concernant le poids de sa mĂšre de la part de Samantha Jennings, James Choke la saisit par le col et la plaque contre le mur de la salle de classe. N'ayant pas vu le clou rouillĂ© qui dĂ©passait de ce dernier, Samantha s'ouvre la joue. La professeur de physique-chimie, Cassandra Voolt, essaye d'empĂȘcher James de s'enfuir, en vain. Alors, James quitte le collĂšge et se rĂ©fugie dans un tunnel en bĂ©ton, dans un parc. AprĂšs une heure passĂ©e dans celui-ci, il dĂ©cide de rentrer chez lui et d'affronter sa mĂšre qui devait avoir Ă©tĂ© mise au courant de l'incident qui s'Ă©tait passĂ© au collĂšge. En entrant dans le vestibule, James jette un coup d’Ɠil au tĂ©lĂ©phone et constate que le directeur de l'Ă©cole a appelĂ© douze fois sans parvenir Ă  joindre sa mĂšre, Gwen Choke. Alors, il va dans le salon et voit cette derniĂšre affalĂ©e sur le sofa avec son beau-pĂšre, Ron Onions. De toute Ă©vidence, ils sont tous les deux ivres et James rappelle Ă  sa mĂšre qu'elle n'a pas le droit de boire Ă  cause d'un traitement qu'elle prend. AprĂšs avoir bataillĂ© avec son beau-pĂšre, James est contraint d'aller chercher sa petite sƓur Lauren Ă  l'Ă©cole. En partant de la maison, il emporte quarante livres pour acheter de quoi Ă  manger pour sa sƓur et lui.
DĂ©ployĂ©esen tirailleurs, et s'arrĂȘtant au commandement, ces prisonniĂšres grattaient le gravier, et enterraient, sous une . poignĂ©e de cailloux, un gland. C'est pourquoi les journaux. parlaient de la tante, ce qui remplissait de fiertĂ© toute la. famille. Comme elle s'occupait aussi de la Ligue contre le. tabac, de l'Association pour le vote des femmes, et de la. Croisade pour l
RĂ©sumĂ© et recueil de citations Ă©tablis par Bernard MARTIAL, professeur de lettres en CPGE. Entre 
 changement de page dans l’édition du Livre de poche n°6524. 1Ăšre partie, p. 22 Ă  142 LE FEU Journal d'une escouade 1916. À LA MÉMOIRE DES CAMARADES TOMBÉS À CÔTÉ DE MOI À CROUĆž ET SUR LA CÔTE 119. H. B. I. LA VISION Des hommes sont installĂ©s Ă  la terrasse du premier Ă©tage d’un sanatorium donnant sur la Dent du Midi, l’Aiguille Verte et le Mont Blanc. Silence. Les hommes sont repliĂ©s sur eux-mĂȘmes, et pensent Ă  leur vie et Ă  leur mort ». Une servante, habillĂ©e de blanc, distribue les journaux. C’est chose faite, dit celui qui a dĂ©ployĂ© le premier son journal, la guerre est dĂ©clarĂ©e. [
] 24 — C’est un crime que commet l’Autriche, dit l’Autrichien. — Il faut que la France soit victorieuse, dit l’Anglais. — J’espĂšre que l’Allemagne sera vaincue, dit l’Allemand. » Le silence est plein de la rĂ©vĂ©lation qui vient d’ĂȘtre apportĂ©e La guerre ! » Sur ce paysage, ils croient voir apparaĂźtre la guerre. Des multitudes fourmillent par masses distinctes. Sur des champs, des assauts, vague par vague, se propagent, puis s’immobilisent ; des maisons sont Ă©ventrĂ©es comme des hommes, et des villes comme des maisons, des villages apparaissent en blancheurs Ă©miettĂ©es, comme s’ils Ă©taient tombĂ©s du ciel sur la terre, des chargements de morts et des blessĂ©s Ă©pouvantables changent la forme des plaines. 25 On voit chaque nation dont le bord est rongĂ© de massacres, qui s’arrache sans cesse du cƓur de nouveaux soldats pleins de force et pleins de sang ; on suit des yeux ces affluents vivants d’un fleuve de mort. Au Nord, au Sud, Ă  l’Ouest, ce sont des batailles, de tous cĂŽtĂ©s, dans la distance. On peut se tourner dans un sens ou l’autre de l’étendue il n’y en a pas un seul au bout duquel la guerre ne soit pas. Un des voyants pĂąles, se soulevant sur son coude, Ă©numĂšre et dĂ©nombre les belligĂ©rants actuels et futurs trente millions de soldats. Un autre balbutie, les jeux pleins de tueries — Deux armĂ©es aux prises, c’est une grande armĂ©e qui se suicide. — On n’aurait pas dĂ», dit la voix profonde et caverneuse du premier de la rangĂ©e. Mais un autre dit — C’est la RĂ©volution française qui recommence. — Gare aux trĂŽnes ! annonce le murmure d’un autre. Le troisiĂšme ajoute — C’est peut-ĂȘtre la guerre suprĂȘme. Il y a un silence, puis quelques fronts, encore blanchis par la fade tragĂ©die de la nuit oĂč transpire l’insomnie, se secouent. — ArrĂȘter les guerres ! Est-ce possible ! ArrĂȘter les guerres ! La plaie du monde est inguĂ©rissable. » Quelqu’un tousse. Le calme des paysages submerge ces visions et les parleurs rentrent en eux, prĂ©occupĂ©s par leurs poumons. Le soir, un orage Ă©clate sur le massif du Mont-Blanc et les hommes regardent les coups de tonnerre Ă©clater sur la montagne. 26 — ArrĂȘter la guerre ! disent-ils. ArrĂȘter les orages ! » Les visions de l’orage se confondent avec le spectacle de la guerre Mais les contemplateurs placĂ©s au seuil du monde, lavĂ©s des passions des partis, dĂ©livrĂ©s des notions acquises, des aveuglements, de l’emprise des traditions, Ă©prouvent vaguement la simplicitĂ© des choses et les possibilitĂ©s bĂ©antes
 Celui qui est au bout de la rangĂ©e s’écrie — On voit, en bas, des choses qui rampent. — Oui
 c’est comme des choses vivantes. — Des espĂšces de plantes
 — Des espĂšces d’hommes. VoilĂ  que dans les lueurs sinistres de l’orage, au-dessous des nuages noirs Ă©chevelĂ©s, Ă©tirĂ©s et dĂ©ployĂ©s sur la terre comme de mauvais anges, il leur semble voir s’étendre une grande plaine livide. Dans leur vision, des formes sortent de la plaine, qui est faite de boue et d’eau, et se cramponnent Ă  la surface du sol, aveuglĂ©es et Ă©crasĂ©es de fange, comme des naufragĂ©s monstrueux. Et il leur semble que ce sont des soldats. La plaine, qui ruisselle, striĂ©e de longs canaux parallĂšles, creusĂ©e de trous d’eau, est immense, et ces naufragĂ©s qui cherchent Ă  se dĂ©terrer d’elle sont une multitude
 Mais les trente millions d’esclaves jetĂ©s les uns sur les autres par le crime et l’erreur, dans la guerre de la boue, lĂšvent leurs faces humaines oĂč germe enfin une volontĂ©. L’avenir est dans les mains des esclaves 27, et on voit bien que le vieux monde sera changĂ© par l’alliance que bĂątiront un jour entre eux ceux dont le nombre et la misĂšre sont infinis. » II. DANS LA TERRE Sur le champ de bataille le ciel, la terre et l’eau. La tranchĂ©e 28 Des espĂšces d’ours c’est nous ! Je vois des ombres Ă©merger de ces puits latĂ©raux, et se mouvoir, masses Ă©normes et difformes des espĂšces d’ours qui pataugent et grognent. C’est nous ». EnterrĂ©s au fond d’un champ de bataille depuis plus de quinze mois, depuis cinq cents jours. PrĂ©sentation des hommes de l’escouade Paradis 29, Volpatte et Firmin 30, Lamuse, Biquet, Tirette, le pĂšre Blaise 31, Barque
 Blaire se fĂącha. Ses sourcils se froncĂšrent sous son front oĂč s’accumulait la noirceur. — Qu’est-c’ que tu m’embĂȘtes, toi ? Et pis aprĂšs ? C’est la guerre. Et toi, face d’haricot, tu crois p’t’ĂȘtre que ça n’te change pas la trompette et les maniĂšres, la guerre ? Ben, r’garde-toi, bec de singe, peau d’fesse ! Faut-il qu’un homme soye bĂȘte pour sortir des choses comme v’lĂ  toi ! » 32 
 Marthereau, Tirloir, PĂ©pin 33, Tulacque. Regroupement de l’escouade de Bertrand et de la moitiĂ© de la section Ă  un coude de la tranchĂ©e 34. Notre compagnie occupe en rĂ©serve, une parallĂšle de 2e ligne. La nuit travaux de terrassement, le jour attente. DĂ©but de l’aube. Les divers accoutrements des hommes PĂ©pin, Barque, Lamuse, Eudore, Tulacque, les casques 35 Biquet, Cadilhac, les jambes ! Volpatte, Mesnil AndrĂ©, Tirette, Marthereau, PĂ©pin, Barque 36. Histoire des bottes du fantassin allemand prises par Caron Ă  un mitrailleur bavarois abattu prĂšs de la route des PylĂŽnes et confiĂ©es Ă  Poterloo au moment de son Ă©vacuation. Comment chacun s’occupe Mesnil Joseph, blaire, Marthereau, Lamuse, Eudore, Volpatte, Mesnil AndrĂ© 37 Barque. Trois gĂ©nĂ©rations de soldats Nos Ăąges ? Nous avons tous les Ăąges. Notre rĂ©giment est un rĂ©giment de rĂ©serve que des renforts successifs ont renouvelĂ© en partie avec de l’active, en partie avec de la territoriale. Dans la demi-section, il y a des des bleus et des demi-poils. Fouillade a quarante ans. Blaire pourrait ĂȘtre le pĂšre de Biquet, qui est un duvetier de la classe 13. Le caporal appelle Marthereau grand-pĂšre » ou vieux dĂ©tritus » selon qu’il plaisante ou qu’il parle sĂ©rieusement. Mesnil Joseph serait Ă  la caserne s’il n’y avait pas eu la guerre. Cela fait un drĂŽle d’effet quand nous sommes conduits par notre sergent Vigile, un gentil petit garçon qui a un peu de moustache peinte sur la lĂšvre, et qui, l’autre jour, au cantonnement, sautait Ă  la corde avec des gosses. Dans notre groupe disparate, dans cette famille sans famille, dans ce foyer sans foyer qui nous groupe, il y a, cĂŽte Ă  cĂŽte, trois gĂ©nĂ©rations qui sont lĂ , Ă  vivre, Ă  attendre, Ă  s’immobiliser, comme des statues informes, comme des bornes ». Originaires de toutes les rĂ©gions Nos races ? Nous sommes toutes les races ». Poterloo, mineur de Calonne, Fouillade, batelier de Cette 38, Cocon de Lyon, Biquet le Breton, AndrĂ© Mesnil le Normand, Lamuse, paysan du Poitou, Barque, le Parisien,, Tirette de Clichy-la-Garenne, Paradis du Morvan. Nos mĂ©tiers ? Un peu tout dans le tas ». Laboureurs et ouvriers pour la plupart. Lamuse, valet de ferme, Paradis, charretier, Cadilhac a des terres, PĂšre Blaise, mĂ©tayer dans la Brie, barque, garçon livreur, le Caporal Bertrand, contremaĂźtre dans une manufacture de gainerie 39, Tirloir, peintre de voitures, Tirloir, bistrotier Ă  la barriĂšre du TrĂŽne, Eudore tient un estaminet prĂšs du front, Mesnil AndrĂ©, pharmacien, son frĂšre Mesnil Joseph, vendeur de journaux dans une gare, Cocon, quincailler, Becuwe Adolphe et Poterloo, mineurs. Plus ceux dont on ne se rappelle pas le mĂ©tier ou que l’on confond PĂ©pin qui n’en a pas. Pas de profession libĂ©rale autour de moi. Des instituteurs sont sous-officiers Ă  la compagnie ou infirmiers. Dans le rĂ©giment, un frĂšre mariste est sergent au service de santĂ© ; un tĂ©nor, cycliste du major ; un avocat, secrĂ©taire du colonel ; un rentier, caporal d’ordinaire Ă  la Compagnie Hors Rang. Ici, rien de tout cela. Nous sommes des soldats combattants, nous autres, et il n’y a presque pas d’intellectuels, d’artistes ou de riches qui, pendant cette guerre 40, auront risquĂ© leurs figures aux crĂ©neaux, sinon en passant, ou sous des kĂ©pis galonnĂ©s ». On diffĂšre profondĂ©ment
 mais pourtant on se ressemble diversitĂ©s d’ñges, d’origine, de situation, mĂȘmes silhouettes, mĂȘmes mƓurs, mĂȘmes habitudes, mĂȘme caractĂšre simplifiĂ© d’hommes revenus Ă  l’état primitif », mĂȘme parler, fait d’un mĂ©lange d’argots et de patois. Et puis, ici, attachĂ©s ensemble par un destin irrĂ©mĂ©diable, emportĂ©s malgrĂ© nous sur le mĂȘme rang, par l’immense aventure, on est bien forcĂ©, avec les semaines et les nuits, d’aller se ressemblant. L’étroitesse terrible de la vie commune nous serre, nous adapte, nous efface les uns dans les autres. C’est une espĂšce de contagion fatale. Si bien qu’un soldat apparaĂźt pareil Ă  un autre sans qu’il soit nĂ©cessaire, pour voir cette similitude, de les regarder de loin, aux distances oĂč nous ne sommes que des grains de la poussiĂšre qui roule dans la plaine ». On attend et on se fatigue d’attendre On attend toujours, dans l’état de guerre. On est devenus des machines Ă  attendre ». On attend la soupe, puis les lettres 41 ; aprĂšs on attend autre chose. RĂ©criminations pour la soupe. 42-43 ArrivĂ©e du ravitaillement. 44-45 Satisfaction et plaisanteries obscĂšnes. 46 Du cafĂ© et du tabac. Conversations et altercations dispute entre PĂ©pin et Tulacque 47, Lamuse s’interpose 48. Hier, c’était Plaisance qui voulait se battre avec Fumex, me dit Paradis. La journĂ©e s’avance. Brouillard et humiditĂ©. Cocon explique la situation des tranchĂ©es Il y a dans le secteur du rĂ©giment quinze lignes de tranchĂ©es françaises, les unes abandonnĂ©es, envahies par l’herbe et quasi nivelĂ©es, les autres entretenues Ă  vif et hĂ©rissĂ©es d’hommes. Ces parallĂšles sont rĂ©unies par des boyaux innombrables qui tournent et font des crochets comme de vieilles rues. Le rĂ©seau est plus compact encore que nous le croyons, nous qui vivons dedans. Sur les vingt-cinq kilomĂštres de largeur qui forment le front de l’armĂ©e, il faut compter mille kilomĂštres de lignes creuses tranchĂ©es, boyaux, sapes. Et l’armĂ©e française a dix armĂ©es. Il y a donc, du cĂŽtĂ© français, environ dix mille kilomĂštres de 49 tranchĂ©es et autant du cĂŽtĂ© allemand
 Et le front français n’est Ă  peu prĂšs que la huitiĂšme partie du front de la guerre sur la surface du monde ». Conversation entre les hommes C’est vrai, quand on y pense, qu’un soldat — ou mĂȘme plusieurs soldats — ce n’est rien, c’est moins que rien dans la multitude, et alors on se trouve tout perdu, noyĂ©, comme quelques gouttes de sang qu’on est, parmi ce dĂ©luge d’hommes et de choses » dit Barque 50. Il faut empĂȘcher les Boches de passer caporal Bertrand. Fouillade rouspĂšte. Moi, dit Barque, je ne rouspĂšte plus. Au commencement, je rouspĂ©tais contre tout le monde, contre ceux de l’arriĂšre, contre les civils, contre l’habitant, contre les embusquĂ©s. Oui, j’rouspĂ©tais, mais c’était au commencement de la guerre, j’étais jeune. Maint’nant, j’prends mieux les choses ». Prendre les choses comme elles viennent, vivre au jour le jour, faire ce qu’on nous dit de faire Faut vivre au jour le jour, heure par heure mĂȘme, si tu peux [
] Les faces cuites, tannĂ©es, incrustĂ©es de poussiĂšre, opinent, se taisent. Évidemment, c’est lĂ  l’idĂ©e de ces 51 hommes qui ont, il y a un an et demi, quittĂ© tous les coins du pays pour se masser sur la frontiĂšre ». Renoncement Ă  comprendre, et renoncement Ă  ĂȘtre soi-mĂȘme ; espĂ©rance de ne pas mourir et lutte pour vivre le mieux possible. Faire ce qu’on doit et se dĂ©merder Chacun pour soi, Ă  la guerre ! » Souvenirs de Barque, Tirloir, Lamuse, Paradis, Blaire, PĂ©pin le bon temps » passĂ© Ă  Soissons ville quasi Ă©vacuĂ©e pendant plusieurs mois 52. Une Ă©poque d’abondance du poulet, du lapin, de l’argent. Au milieu de tout ça, on courait aprĂšs le feu. le cantonnement de la Martin CĂ©sar, le cuistot qui trouvait toujours de quoi faire du feu un violon, des queues de billard 53, des fauteuils de salon, un vieux meuble. Les chapardages le lieutenant Virvin dĂ©fonçant la porte d’une cave Ă  coups de hache, Saladin, l’officier de ravitaillement volant deux bouteilles de blanc. Le cuistot est mort d’une crise cardiaque, on l’a enterrĂ© 54. Les soldats essaient de se dĂ©brouiller pour Ă©viter les corvĂ©es sauf quand les copains sont en danger ex. de Lamuse, virtuose du tirage au flanc qui a sauvĂ© la vie Ă  des blessĂ©s en allant les chercher dans la fusillade. Presque tous les gars de l’escouade ont quelque haut fait militaire Ă  leur actif et, successivement, les croix de guerre se sont alignĂ©es sur leurs poitrines ». Aux attaques de mai, Biquet a attrapĂ© quatre Allemands. il y a deux mois, Tulacque en a tuĂ© neuf. Tulacque 55, Tirloir, Eudore n’ont rien contre les simples soldats allemands mais ils en veulent aux officiers. En tous cas, on n’est pas fixĂ© pour les hommes, reprend Tirloir, mais les officiers allemands, non, non, non pas des hommes, des monstres. Mon vieux, c’est vraiment une sale vermine spĂ©ciale. Tu peux dire que c’est les microbes de la guerre. Il faut les avoir vus de prĂšs, ces affreux grands raides, maigres comme des clous, et qui ont tout de mĂȘme des tĂȘtes de veaux ». Tirloir se souvient d’un colonel prussien aristocrate qui le mĂ©prisait. Il lui a donnĂ© un coup de pied au cul. Blaire 56 et PĂ©pin Ă©voquent les allemands qu’ils n’hĂ©siteront Ă  tuer et tous leurs objets qu’ils pourront revendre couvercles d’argent, pistolets, jumelles, casques. PĂ©pin compte bien avoir les frusques d’un galonnĂ© de Guillaume. — T’en fais pas j’saurai bien goupiller ça avant que la guerre finisse. — Tu crois Ă  la finition de la guerre, toi ? demande l’un. — T’en fais pas, rĂ©pond l’autre ». ArrivĂ©e d’un groupe deux officiers d’état-major avec des civils. Des touristes des tranchĂ©es 57. Le capitaine leur montre une banquette de tir. Deux hommes s’approchent de nous Ah ! ah ! fait le premier monsieur, voilĂ  des poilus
 Ce sont de vrais poilus, en effet » 58. Les hommes nous regardent en train de boire notre cafĂ© comme des animaux au zoo. — C’est bon, mes amis ? [
] — C’est trĂšs bien, c’est trĂšs bien, mes amis. Vous ĂȘtes des braves ! ». Nous rĂ©alisons en entendant un officier que ces hommes Ă©taient des journalistes ; Barque se moque de la propagande et des mensonges des journalistes Le kronprinz est fou, aprĂšs avoir Ă©tĂ© tuĂ© au commencement de la campagne, et, en attendant, il a toutes les maladies qu’on veut. Guillaume va mourir ce soir et remourir demain. Les Allemands n’ont plus de munitions, becquĂštent du bois ; ils ne peuvent plus tenir, d’aprĂšs les calculs les plus autorisĂ©s, que 59 jusqu’à la fin de la semaine. On les aura quand on voudra, l’arme Ă  la bretelle. Si on attend quĂšq’jours encore, c’est que nous n’avons pas envie d’quitter l’existence des tranchĂ©es ; on y est si bien, avec l’eau, le gaz, les douches Ă  tous les Ă©tages. Le seul inconvĂ©nient, c’est qu’il y fait un peu trop chaud l’hiver
 Quant aux Autrichiens, y a longtemps qu’euss i’ s n’tiennent plus i’ font semblant
 » V’lĂ  quinze mois que c’est comme ça et que l’directeur dit Ă  ses scribes Eh ! les poteaux, j’tez-en un coup, tĂąchez moyen de m’dĂ©crotter ça en cinq sec et de l’dĂ©layer sur la longueur de ces quatre sacrĂ©es feuilles blanches qu’on a Ă  salir. » Le caporal fait remarquer aux hommes qu’ils sont les premiers Ă  vouloir lire les journaux. L’attention se disperse. Une partie de manille. Cocon et Tirette Ă©voquent leurs souvenirs de caserne sujet de conversation inĂ©puisable 60. Les anecdotes des ex-troupiers dĂ©fi Ă  un gradĂ©. ArrivĂ©e du vaguemestre militaire chargĂ© du service postal. De mauvaise humeur. Il distribue le courrier 61 et transmet les ordres du gĂ©nĂ©ral commandant l’armĂ©e dĂ©fense de porter des capuchons, ordre de tailler les barbes. D’autres nouvelles aussi incertaines que fantaisistes la division serait relevĂ©e pour aller soit au repos soit au Maroc ou en Egypte 62. On veut savoir d’oĂč viennent ces informations. Le bon sens reprend le dessus et chasse le rĂȘve. Les lettres reçues et celles qu’il faut Ă©crire Tirloir et Eudore. Barque est inspirĂ© 63, Lamuse beaucoup moins, Eudore est Ă©mu. Le moment des lettres est celui oĂč l’on est le plus et le mieux ce que l’on fut. Plusieurs hommes s’abandonnent au passĂ© [
]. Sous l’écorce des formes grossiĂšres et obscurcies, d’autres cƓurs laissent murmurer tout haut un souvenir » Le pĂšre Blaire fabrique une bague pour sa 64 femme. Dans ces trous dĂ©nudĂ©s de la terre, ces hommes [
] ont l’air encore plus sauvages, plus primitifs, et plus humains, que sous tout autre aspect » Un adjudant passe avec une compagnie de territoriaux chargĂ©s dans le secteur des travaux de terrassement de seconde ligne et de l’entretien des boyaux d’arriĂšre. Des petits vieux mal fagotĂ©s ou de gros poussifs avec leurs outils 65. Tirette et Barque se moquent d’eux ; ils prennent Ă  partie deux hommes ce qui fait rire les autres. Il n’en faut pas davantage pour exciter encore les 66 deux compĂšres que le dĂ©sir de placer un mot jugĂ© drĂŽle par un public peu difficile incite Ă  tourner en dĂ©rision les ridicules de ces vieux frĂšres d’armes qui peinent nuit et jour, au bord de la grande guerre, pour prĂ©parer et rĂ©parer les champs de bataille. Et mĂȘme les autres spectateurs s’y mettent aussi. MisĂ©rables, ils raillent plus misĂ©rables qu’eux. » Les soldats continuent leurs railleries. Le dĂ©filĂ© des vĂ©tĂ©rans se termine au milieu des sarcasmes. 67 CrĂ©puscule. DĂ©filĂ© d’une troupe de tabors soldats marocains avec un tirailleur sĂ©nĂ©galais. Ceux-lĂ , on ne s’en moque pas. Leur passage est l’indice d’une attaque prochaine. Ce sont des soldats courageux. 68 — Au fond, ce sont de vrais soldats. — Nous ne sommes pas des soldats, nous, nous sommes des hommes, dit le gros Lamuse. L’heure s’est assombrie et pourtant cette parole juste et claire met comme une lueur sur ceux qui sont ici, Ă  attendre, depuis ce matin, et depuis des mois. Ils sont des hommes, des bonshommes quelconques arrachĂ©s brusquement Ă  la vie. Comme des hommes quelconques pris dans la masse, ils sont ignorants, peu emballĂ©s, Ă  vue bornĂ©e, pleins d’un gros bon sens, qui, parfois, dĂ©raille ; enclins Ă  se laisser conduire et Ă  faire ce qu’on leur dit de faire, rĂ©sistants Ă  la peine, capables de souffrir longtemps. Ce sont de simples hommes qu’on a simplifiĂ©s encore, et dont, par la force des choses, les seuls instincts primordiaux s’accentuent instinct de la conservation, Ă©goĂŻsme, espoir tenace de survivre toujours, joie de manger, de boire et de dormir ». La nuit tombe. Ordre de rassemblement de la deuxiĂšme demi-section devant le dĂ©pĂŽt d’outils 69. Chacun prend une pelle et une pioche. Coups de tonnerre dans le ciel. DESCENTE ArrivĂ©e du 6e Bataillon Ă  la fin de la nuit dans un champ prĂšs du bois des Alleux 70. Nous attendons le reste du 5e Bataillon qui Ă©tait en premiĂšre ligne. La relĂšve qui a commencĂ© hier Ă  six heures et a durĂ© toute la nuit est finie. La 18e Compagnie a eu dix-huit tuĂ©s et une cinquantaine de blessĂ©s Ă  cause des bombardements. ArrivĂ©es de la 17e, de la 18e et de la 20e. Le capitaine de la 18e compagnie passe avec sa canne 71. Je vais au devant de la 18e. Des hommes qui reviennent de l’enfer. Vacarme Ă©pouvantable. La 2e section avec son sous-lieutenant. Des onze hommes de l’escouade du caporal Marchal, il n’en reste plus que trois. Marchal m’apprend la mort de Barbier 72 samedi Ă  23h, de Besse un obus lui a traversĂ© le ventre et l’estomac, de BarthĂ©lĂ©my et Baubex atteints Ă  la tĂȘte et au cou, de Godefroy le milieu du corps emportĂ©, Gougnard jambes hachĂ©es, Mondain dimanche matin, poitrine dĂ©foncĂ©e par l’écroulement de la guitoune, Franco colonne vertĂ©brale cassĂ©e par cet Ă©croulement, Vigile idem, tĂȘte aplatie 73. Marchal est accaparĂ© par ses camarades. Un rescapĂ© Vanderborn, le tambour. Les soldats sont gais, heureux de s’en ĂȘtre sortis. Ils sont soulagĂ©s pour six semaines. Les soldats de la guerre ont, pour les grandes et les petites choses, une philosophie d’enfant ils ne regardent jamais loin ni autour d’eux, ni devant eux. Ils pensent Ă  peu prĂšs au jour le jour. Aujourd’hui, chacun de ceux-lĂ  est sĂ»r de vivre encore un bout de temps. C’est pourquoi, malgrĂ© la fatigue qui les Ă©crase, et la boucherie toute fraĂźche dont ils sont Ă©claboussĂ©s encore, et leurs frĂšres arrachĂ©s tout autour de chacun d’eux, malgrĂ© tout, malgrĂ© eux, ils sont dans la fĂȘte de survivre, ils jouissent de la gloire infinie d’ĂȘtre debout ». 74 IV. VOLPATTE ET FOUILLADE Le sergent et le capitaine sont en colĂšre. Volpatte et Fouillade ont Ă©tĂ© rĂ©quisitionnĂ©s et emmenĂ©s en premiĂšre ligne par le 5e Bataillon. Le caporal Bertrand me demande d’aller les chercher avec Farfadet. On fait le chemin Ă  l’envers en remontant la cĂŽte. Farfadet a du mal Ă  suivre. En sortant du bois, on les retrouve 75. Volpatte n’entend rien, il a des bandages autour de la tĂȘte. Fouillade explique qu’ils reviennent du lieu oĂč le 5e Bataillon les a mis jeudi et
 les a oubliĂ©s. Ils sont restĂ©s quatre jours et quatre nuits dans un trou d’obus puant et sous les balles 76. On leur avait dit de se tenir lĂ  et de tirer. Le lendemain, ils ont eu la visite d’un type de liaison du 5e qui s’est enfui. Ils ont tenu avec une boule de son, un seau de vin et une caisse de cartouches. Farfadet donne Ă  boire Ă  Volpatte qui grelotte. Ils ont fait prisonniers deux allemands qui sont tombĂ©s dans leur trou et les ont attachĂ©s. OubliĂ©s par le type de liaison, par le 6e et par le 18e 77, ils ont Ă©tĂ© retrouvĂ©s par ceux du 204 Ă  qui ils ont remis les Boches. Au passage, ils ont mĂȘme sorti le sergent Sacerdote de son trou. Volpatte a Ă©tĂ© blessĂ© aux oreilles par l’explosion d’un obus. Retour. Farfadet et moi, nous portons le barda de Volpatte. Il se rĂ©jouit car avec sa blessure, il va ĂȘtre Ă©vacuĂ© 78. Dix heures sonnent au village. Volpatte imagine dĂ©jĂ  son Ă©vacuation comme ce qui est arrivĂ© Ă  Jules Crapelet. Il montre la photo de sa femme et de ses deux garçons. Il dit que ses oreilles repousseront pendant sa convalescence et que d’ici lĂ  la guerre sera peut-ĂȘtre finie J’irai en convalo, dit Volpatte, et pendant qu’mes oreilles se recolleront, la femme et les p’tits me regarderont 79, et je les regarderai. Et pendant c’temps-lĂ  qu’elles r’pouss’ront comme des salades, mes amis, la guerre, elle s’avancera
 Les Russes
 On n’sait pas, quoi !
 ». Fouillade en est presque jaloux et Farfadet comprend maintenant ce que veut dire une bonne blessure » la seule chose qu’un pauvre soldat puisse espĂ©rer qui ne soit pas fou ». On approche du village ; on contourne le bois. On voit une femme blonde. Fouillade nous apprend qu’elle s’appelle Eudoxie, qu’elle est rĂ©fugiĂ©e et qu’elle est Ă  Gamblin dans une famille 80. Lamuse s’intĂ©resse Ă  elle. Il apparaĂźt. Il veut porter les affaires de Volpatte et de Fouillade. En fait 81, il cherche Eudoxie. Elle rĂ©apparaĂźt et je comprends que c’est Ă  Farfadet que la bohĂ©mienne s’intĂ©resse. Lamuse n’a rien vu mais le plus blessĂ© n’est peut-ĂȘtre pas celui qu’on pense. On redescend au village 82 et les camarades se rassemblent sur la place de l’église V. L’ASILE Marche du rĂ©giment en quĂȘte d’un nouveau gĂźte sur la route qui monte au milieu du bois. Cohue endiguĂ©e par les talus et vacarme nocturne. On n’y voit rien 83. Spectacle de l’aube aprĂšs plusieurs haltes. On sort de cette nuit de marche. Le nouveau cantonnement Gauchin-l’AbbĂ©. D’aprĂšs la rumeur, il y a tout ici Brigade, Conseil de Guerre 84, une espĂšce de terre promise. AprĂšs vingt-huit kilomĂštres dans la nuit, on arrive prĂšs des maisons au petit jour mais on ne s’arrĂȘte pas. Brouillard et froid. Le soleil perce enfin 85 et devient ardent. BientĂŽt il fait chaud dans ce pays de craie. Long nuage de calcaire et de poussiĂšre, les pieds semblent barboter dans des auges de maçons. On s’écarte pour laisser passer un convoi de camions qui soulĂšve un nuage de poussiĂšre qui nous recouvre 86. On ressemble Ă  des statues de plĂątre. On se remet en route. ArrivĂ©e au cantonnement sur le coup de midi. Le rĂ©giment envahit la seule rue de Gauchin-l’AbbĂ©. Les hommes s’engouffrent dans les bĂątiments. Nous allons jusqu’au bout du village puis revenons Ă  l’entrĂ©e 87. Fatigue et impatience au sein de l’escouade oĂč chacun est pressĂ© de trouver un coin Ă  louer chez l’habitant. Ce sera difficile trois compagnies arrivent aprĂšs la nĂŽtre, quatre sont arrivĂ©es avant et il y a beaucoup de gens plus puissants que les simples soldats. La grange dĂ©volue Ă  l’escouade. On dĂ©chante mais il faut se dĂ©pĂȘcher de trouver la meilleure place 88. L’escouade se scinde en deux patrouilles qui partent dans la rue. J’ai l’impression d’une sorte de combat dĂ©sespĂ©rĂ© entre tous les soldats, dans les rues du village qu’on vient d’occuper. — Pour nous, dit Marthereau, la guerre, c’est toujours la lutte et la bataille, toujours, toujours ! » Partout des refus de la part des habitants. Les trois rues du village noires de monde. La foule 89. J’aperçois Eudoxie dans une ruelle. Je ne dis rien Ă  Lamuse qui ne l’a pas vue. Pour le moment, il faut trouver un coin. Barque nous entraĂźne vers une porte jaune. Devant, on rencontre Blaire 90 qui attend la voiture-dentiste. NĂ©gociations avec les habitants pour s’installer. Un local trĂšs sombre en terre battue, encombrĂ© de linge sale 91. Une vieille porte sur deux tonneaux fera office de table. On sera une douzaine. La femme a peur qu’on lui vole sa planche. 92 — Mais nous, on n’est pas des voleurs, insinue Lamuse, avec modĂ©ration pour ne pas irriter la crĂ©ature qui dispose de notre bien-ĂȘtre. — J’dis pas, mais vous savez, les soldats, i’s abĂźment tout. Ah quelle misĂšre que c’te guerre ! » Vingt sous par jour. On essaie de protester. La femme prĂ©vient qu’elle peut trouver d’autres clients. On voudrait acheter du vin. La femme dit qu’elle n’en vend pas. — Vous comprenez, l’autoritĂ© militaire force ceux qui tiennent du vin Ă  le vendre quinze sous. Quinze sous ! Quelle misĂšre que c’te maudite guerre ! On y perd, Ă  quinze sous, monsieur. Alors, j’n’en vends pas d’vin. J’ai bien du vin pour nous. J’dis pas que quĂ©qu’fois, pour obliger, j’en cĂšde pas Ă  des gens qu’on connaĂźt, des gens qui comprennent les choses, mais vous pensez bien, messieurs, pas pour quinze sous ». Elle accepte finalement de vendre un litre de vin Ă  Lamuse pour vingt-deux sous 93. Elle nous conduit dans le cellier oĂč il y a trois gros tonneaux. Barque ronchonne. La mĂ©gĂšre devient agressive — Vous ne voudrez pas qu’on se ruine Ă  cette misĂšre de guerre ! C’est assez de tout l’argent qu’on perd Ă  ci et Ă  ça. Barque s’accroche avec elle. On s’interpose. Le mari appelle sa femme Palmyre qui s’en va. ColĂšre de Barque et de Marthereau contre les hĂŽtes 94 et contre Lamuse. — J’sais bien que c’est partout et toujours la mĂȘme histoire, mais c’est Ă©gal
 — I’s’ dĂ©merde l’habitant, ah ! oui ! I’ faut bien qu’i’ y en ait qui fassent fortune. Tout le monde ne peut pas s’faĂźre tuer. — Ah ! les braves populations de l’Est ! — Ben, et les braves populations du Nord ! — 
 Qui nous accueillent les bras ouverts !
 — La main ouverte, oui
 — J’te dis, rĂ©pĂšte Marthereau, que c’est un’ honte et une dĂ©gueulasserie ». On annonce la nouvelle au cantonnement. Courses pour le dĂ©jeuner. Barque a rĂ©ussi Ă  se faire donner les pommes de terre et la viande constituant la portion des quinze hommes de l’escouade. Il a aussi achetĂ© du saindoux et des petits pois en conserve. La boĂźte de veau Ă  la gelĂ©e de Mesnil AndrĂ© servira de hors d’Ɠuvre. 95. La cuisine. Une marmite de plus sur la cuisiniĂšre de fonte. La femme se plaint. Les autres arrivent. CrĂ©puscule de cave. Farfadet se frotte contre le mur et se salit. Puis il fait tomber sa cuiller qu’il retrouve charbonneuse 96. Repas abondant. Lueur par le soupirail. Biquet raconte ses tribulations avec une blanchisseuse, Tulacque parle de la queue devant l’épicerie et du rapport qui prĂ©voit des sanctions sĂ©vĂšres en cas de dĂ©prĂ©dations chez l’habitant. Volpatte va ĂȘtre Ă©vacuĂ© et PĂ©pĂšre va aller Ă  l’arriĂšre avec les hommes de la classe 93. Leur hĂŽtesse a des soldats Ă  sa table les infirmiers des mitrailleurs. PĂ©pin parle d’une vieille qui reçoit gratuitement les gars de la 9e parce que son vieux, qui est mort il y a cinquante ans, Ă©tait voltigeur 97. Palmyre apporte le cafĂ©. Pourquoi que vous appelez l’adjudant le juteux ? [
] Toujours ça a Ă©tĂ© ». Dix sous le cafĂ©. Visite de Charlot, un garçon de la maison de la cĂŽtĂ©. Il raconte que ses parents ont aussi des soldats et qu’ils leur vendent tout ce qu’ils veulent. — Dis donc, petit, viens un peu ici, dit Cocon, en prenant le bambin entre ses genoux. Écoute bien. Ton papa i’ dit, n’est-ce pas Pourvu que la guerre continue ! » hĂ© ? — Pour sĂ»r, dit l’enfant en hochant la tĂȘte, parce qu’on devient riche. Il a dit qu’à la fin d’mai on aura gagnĂ© cinquante mille francs. — Cinquante mille francs ! C’est pas vrai ! — Si, si ! trĂ©pigne l’enfant. Il a dit ça avec maman. Papa voudrait qu’ça soit toujours comme ça. Maman, des fois, elle ne sait pas, parce que mon frĂšre Adolphe est au front. Mais on va le faire mettre Ă  l’arriĂšre et, comme ça, la guerre pourra continuer ». Bruit de querelles le mari reproche Ă  sa femme de ne pas savoir y faire 98. On sort de notre souterrain. Les mouches. Dans le bric-Ă -brac de la maison, un vieux monsieur. Il se prĂ©tend le beau-pĂšre de quelqu’un qui est ici. Palmyre le laisse faire en passant le balai sans rien dire 99. Des commĂšres parlent de la façon de doser le Picon. Les bestioles se multiplient Ă  cause de la chaleur. Je vais flĂąner avec Lamuse l’aprĂšs-midi. Corvisart voudrait bien venir avec nous mais il est de corvĂ©e de colombins. Des cris Barque en proie Ă  une mĂ©nagerie de mĂ©nagĂšres. La scĂšne est observĂ©e par une fillette 100. Six hommes, conduits par un caporal-fourrier, portent des capotes neuves et des chaussures. Lamuse voudrait de nouvelles chaussures. Un aĂ©roplane ronfle. Lamuse ne croit pas au progrĂšs — Ces machines-lĂ , jamais ça ne deviendra pratique, jamais. — Comment peux-tu dire ça ! On a fait tellement de progrĂšs, si vite
 — Oui, mais on s’arrĂȘtera lĂ . On ne fera jamais mieux, jamais ». Il prĂ©fĂšre me parler d’Eudoxie. Elle est lĂ . Je fais semblant de ne pas m’en ĂȘtre aperçu 101. Mon vieux, veux-tu que je te dise ? Elle est venue pour moi ». Il veut Ă©pouser cette Eudoxie Dumail, cette paysanne plus belle qu’une Parisienne. Il a du mal Ă  exprimer ses sentiments 102. C’est parti pour le commerce local avec les soldats. CortĂšge d’un enterrement militaire. Nous avons dĂ©passĂ© les derniĂšres maisons. Au bout de la rue, le train rĂ©gimentaire et le train de combats se sont installĂ©s avec leur matĂ©riel, les chevaux, la forge. Au bord du camp, la fameuse voiture stomatologique que cherchait Blaire 103. Il est lĂ  et interpelle Sambremeuse, l’infirmier, qui revient de ses courses. Suite de la promenade dans un sentier. Puis, nous nous trouvons face-Ă -face avec Eudoxie 104. DĂ©claration d’amour de Lamuse Ă  Eudoxie qui le repousse. Il veut l’embrasser. Elle suffoque. Je m’interpose. Elle s’en va. J’entraĂźne le pauvre Lamuse 105. Les hommes du corps de garde Bigornot, Cornet, Canard, La Mollette parlent d’un marchand de vin, de PĂ©pĂšre, des femmes. Les autres regardent des avions ennemis. 106 On rentre. Carassus et Cheyssier annonce le dĂ©part de PĂ©pĂšre Ă  l’arriĂšre. Des bandes de poilus en conversations dans le village. Cohue autour d’un marchand de journaux. Fouillade, Paradis. Biquet nous parle de sa tenue qu’il va devoir nettoyer. Montreuil a une lettre pour lui c’est sa mĂšre qui s’inquiĂšte pour lui. Au centre du village 107, l’affluence augmente. On salue le commandant, et l’aumĂŽnier noir. On est interpellĂ©s par Pigeon, Guenon, le jeune Escutenaire, le chasseur Clodore. Bizouarne, Chanrion, Roquette parlent du dĂ©part de PĂ©pĂšre. Biquet de la lettre de sa mĂšre. Elle date de dix jours. On rejoint notre asile. On est bien maintenant ». Biquet Ă©crit Ă  sa mĂšre 108. VI. HABITUDES Poule noire, deux poussins, un vieux coq dans la basse-cour. Commentaires de Paradis et de Volpatte. On est bien, dit Barque » 109. Les petits canards. Au-delĂ  de cette cour de ferme, un verger, une prairie, des abeilles, un prĂ©, une pie. Les soldats s’étirent sur un banc de pierre. VoilĂ  dix-sept jours qu’on est lĂ . Des poilus se promĂšnent. Tellurure 110. On croyait aussi qu’on s’rait malheureux ici comme dans les autres cantonnements. Mais cette fois-ci, c’est le vrai repos, et par le temps qu’i’ dure, et par la chose qu’il est ». Pas trop d’exercices, pas trop de corvĂ©es. Au bout du banc, le vieux bonhomme au trĂ©sor. Autrefois, il aimait les femmes ; maintenant, il ne pense plus qu’à l’argent. Il repart chercher son trĂ©sor et entre dans la maison 111. Dans la chambre, une petite fille joue Ă  la poupĂ©e trĂšs sĂ©rieusement. On regarde le temps qui passe. Nous nous sommes attachĂ©s Ă  ce coin de pays oĂč le hasard nous a maintenus, au milieu de nos perpĂ©tuels errements, plus longtemps et plus en paix qu’ailleurs ». Le mois de septembre. On s’est habituĂ©s, ces lieux et nous, Ă  ĂȘtre ensemble et on ne pense plus rĂ©ellement au dĂ©part. La 11e Division est restĂ©e un mois et demi au repos et la 375e neuf semaines. — On finirait bien la guerre ici
 Barque s’attendrit et n’est pas loin de le croire — AprĂšs tout, elle finira bien un jour, quoi ! » 112 Farfadet est plus heureux que nous Ă  cause de son idylle avec Eudoxie. Il va nous quitter il va ĂȘtre appelĂ© Ă  l’arriĂšre, Ă  l’Etat-major de la Brigade 113. VII. EMBARQUEMENT Une alerte nous a, dans la nuit, arrachĂ©s au sommeil et au village de Gauchin-l’AbbĂ© et on a marchĂ© jusqu’à une gare. On est sentinelles sur le quai. Une locomotive empĂȘche Barque de parler 114. Des rames de quarante Ă  soixante wagons. Les convois, les bĂątiments de la gare. Des voitures militaires, des camions, des files de chevaux dans des terrains vagues 115. On embarque des canons camouflĂ©s. Un cheval peint. Sur le soir, des soldats arrivent, de plus en plus nombreux. Les statistiques de Cocon C’est rien ça encore, dit Cocon, l’homme-statistique. Rien qu’à l’ État-Major du Corps d’ArmĂ©e, 116 il y a trente autos d’officier, et tu sais pas, ajouta-t-il, combien i’ faudra de trains de cinquante wagons pour embarquer tout le Corps – bonhommes et camelote – sauf, bien entendu, les camions, qui rejoindront le nouveau secteur avec leurs pattes ? N’cherche pas, bec d’amour. Il en faudra quatre-vingt-dix ». Il y en a trente-neuf. Gare surpeuplĂ©e. Le soir, les lumiĂšres s’allument 117. La gare prend un aspect fantastique. Cavaliers et fantassins s’avancent. On embarque des chevaux. Des voitures sur des wagons-tombereaux. La Section des projecteurs 118. — Il y a quatre Divisions, Ă  cette heure, au Corps d’ArmĂ©e, rĂ©pond Cocon. Ça change quelquefois c’est trois, des fois, c’est cinq. Pour le moment, c’est quatre. Et chacune de nos divisions, reprend l’homme-chiffre que notre escouade a la gloire de possĂ©der, renferme trois – rĂ©giments d’infanterie ; deux – bataillons de chasseurs Ă  pied ; – un – rĂ©giment d’infanterie territoriale – sans compter les rĂ©giments spĂ©ciaux, Artillerie, GĂ©nie, Train, etc., sans non plus compter l’ État-Major de la et les services non embrigadĂ©s, rattachĂ©s directement Ă  la Un rĂ©giment de ligne Ă  trois bataillons occupe quatre trains un pour l’ la Compagnie de mitrailleuses et la compagnie hors rang, et un par bataillon. Toutes les troupes n’embarqueront pas ici les embarquements s’échelonneront sur la ligne selon le lieu des cantonnements et la date des relĂšves ». Tulacque est fatiguĂ© parce qu’on ne leur donne pas assez Ă  manger. — Je m’suis renseignĂ©, reprend Cocon. Les troupes, les vraies troupes, ne s’embarqueront qu’à partir du milieu de la nuit. Elles sont encore rassemblĂ©es çà et lĂ  dans les villages Ă  dix kilomĂštres Ă  la ronde. C’est d’abord tous les services du Corps d’ArmĂ©e qui partiront et les – Ă©lĂ©ments non endivisionnĂ©s, explique obligeamment Cocon, c’est-Ă -dire rattachĂ©s directement au ». Parmi les tu ne verras pas le Ballon, ni l’Escadrille c’est des trop gros meubles, qui naviguent par leurs seuls moyens avec leur personnel, leurs bureaux, leurs infirmeries. Le rĂ©giment de chasseurs est un autre de ces [
] 119 Comme du Corps d’ArmĂ©e, y a l’Artillerie de Corps, c’est-Ă -dire l’artillerie centrale qui est en plus de celle des divisions. Elle comprend l’ – artillerie lourde, – l’ – artillerie de tranchĂ©es, – les – parcs d’artillerie, – les auto-canons, les batteries contre-avions, est-ce que je sais ! Il y a le GĂ©nie, la PrĂ©vĂŽtĂ©, Ă  savoir le Service des cognes Ă  pied et Ă  cheval, le Service de SantĂ©, le Service vĂ©tĂ©rinaire, un escadron du Train des Ă©quipages, un rĂ©giment territorial pour la garde et les corvĂ©es du – Quartier GĂ©nĂ©ral, – le Service de l’Intendance avec le Convoi administratif, qu’on Ă©crit pour ne pas l’écrire comme le Corps d’ArmĂ©e. Il y a aussi le Troupeau de BĂ©tail, le DĂ©pĂŽt de Remonte, etc. ; le Service Automobile – tu parles d’une ruche de filons dont j’pourrais t’parler pendant une heure si j’voulais – le Payeur, qui dirige les TrĂ©sors et Postes, le Conseil de Guerre, les TĂ©lĂ©graphistes, tout le Groupe Ă©lectrogĂšne. Tout ça a des directeurs, des commandants, des branches et des sous-branches, et c’est pourri de scribes, de plantons et d’ordonnances, et tout l’bazar Ă  la voile. Tu vois d’ici au milieu d’quoi s’trouve un gĂ©nĂ©ral commandant de Corps ! » À ce moment, nous fĂ»mes environnĂ©s par un groupe de soldats porteurs, en plus de leur harnachement, de caisses et de paquets ficelĂ©s dans du papier, qu’ils traĂźnaient cahin-caha et posĂšrent Ă  terre en faisant ouf. — C’est les secrĂ©taires d’État-Major. Ils font partie du – du Quartier GĂ©nĂ©ral – c’est-Ă -dire de quelque chose comme la suite du GĂ©nĂ©ral. Ils trimbalent, quand ils dĂ©mĂ©nagent, leurs caisses d’archives, leurs tables, leurs registres et toutes les petites saletĂ©s qu’il leur faut pour leurs Ă©critures. Tiens, tu vois, ça, c’est une machine Ă  Ă©crire que ces deux-lĂ  – ce vieux papa et c’petit boudin – emportent, la poignĂ©e enfilĂ©e dans un fusil. Ils sont en trois bureaux, et il y a aussi la Section du Courrier, la Chancellerie, la – Section Topographique du Corps d’ArmĂ©e – qui distribue 120 les cartes aux divisions et fait des cartes et des plans, d’aprĂšs les aĂ©ros, les observateurs et les prisonniers. C’est les officiers de tous les bureaux qui, sous les ordres d’un sous-chef et d’un chef – deux colons – forment l’État-Major du Mais le proprement dit, qui comprend aussi des ordonnances, des cuisiniers, des magasiniers, des ouvriers, des Ă©lectriciens, des gendarmes, et les cavaliers de l’Escorte, est commandĂ© par un commandant ». Des hommes essaient de faire monter une voiture sur un wagon. L’un d’entre eux bouscule Barque. On gĂȘne partout 121. Les hommes commentent ces Ă©vĂ©nements. On se tait et alors on entend Cocon qui dit — Pour voir passer toute l’armĂ©e française qui tient les lignes – je ne parle pas de c’qui est installĂ© en arriĂšre, oĂč il y a deux fois plus d’hommes encore, et des services comme des ambulances qu’ont coĂ»tĂ© 9 millions et qui vous Ă©vacuent des 7000 malades par jour – pour la voir passer dans des trains de soixante wagons qui se suivraient sans arrĂȘt Ă  un quart d’heure d’intervalle, il faudrait quarante jours et quarante nuits ». Les hommes se dĂ©sintĂ©ressent de ces chiffres et suivent d’un Ɠil larmoyant le train blindĂ© qui passe 122. VIII. LA PERMISSION Eudore rentre de permission. Il rencontre un tringlot soldat du train puis quatre hommes qui reviennent de la corvĂ©e de vin 123. Ils lui demandent s’il a vu sa femme Mariette. Oui, mais une seule fois. Eudore raconte son histoire. Ils tiennent un estaminet dans une des quatre maisons de Villiers-l’AbbĂ©. En vue de sa permission, Mariette avait demandĂ© un laissez-passer, bien Ă  l’avance, pour Mont-Saint-Eloi oĂč habitent les parents d’Eudore. Mais la permission est arrivĂ©e plus tĂŽt que prĂ©vue si bien qu’elle n’avait pas reçu le papier. Eudore a attendu chez ses parents et Ă  la fin du sixiĂšme et dernier jour, il a reçu une lettre de Mariette, par l’intermĂ©diaire du fils de Florence, pour le prĂ©venir qu’elle n’avait pas encore le laissez-passer. Il a finalement dĂ©cidĂ© d’aller Ă  Villiers-l’AbbĂ© 124. AprĂšs une visite au maire, il s’est mis en route 125 d’abord en train puis Ă  pied, sous la pluie qui tombait sans discontinuer depuis six jours. Il arrive Ă  la station avec quatre autres permissionnaires. Ils passent devant la ferme des Alleux qui est la premiĂšre maison. DĂ©truite 126 comme la deuxiĂšme. Ils arrivent Ă  celle d’Eudore et Mariette, la troisiĂšme. Eudore retrouve sa femme et il dit Ă  ses camarades de rentrer. Ils ne pourront aller de nuit jusqu’à Vauvelles. Eudore propose alors de les accompagner jusqu’à la derniĂšre maison, la ferme du Pendu 127. Mais un sous-officier de garde leur dit que la ferme est devenue un poste de police et qu’ils ont des prisonniers allemands. Ils doivent repartir. Eudore revient donc chez lui avec les permissionnaires. Ils voudraient bien dormir dans la cave mais elle est inondĂ©e et il n’y a pas de grenier. Ils s’apprĂȘtent Ă  partir 128. Il est neuf heures du soir. Eudore et Mariette les empĂȘchent de s’en aller. Ils sont restĂ©s comme ça toute la nuit. Au matin 129, les premiers clients arrivent Ă  l’estaminet pour boire un cafĂ©. Mariette s’affaire Ă  le prĂ©parer. Les permissionnaires dont un gros MacĂ©donien viennent remercier Mariette et s’excuser du dĂ©rangement 130. Ils veulent payer le cafĂ© mais Mariette leur offre. Ils s’en vont mais dĂ©jĂ  un autre client arrive. Mariette a prĂ©parĂ© un paquet pour Eudore un jambonneau, un litre de vin et du pain. — Pauv’ Mariette, soupire Eudore. Y avait quinze mois que je ne l’avais vue. Et quand est-ce que je la reverrai ! Et est-ce que je la reverrai ? » Eudore va partager ce colis avec ses camarades de l’escouade 131. IX. LA GRANDE COLÈRE Volpatte rentre de deux mois de convalescence, renfrognĂ©. Ses camarades lui demandent de parler. Il ne veut rien dire. AprĂšs une mĂątinĂ©e de terrassement, on se retrouve pour 132 le repas dans un boyau d’arriĂšre. Pluie torrentielle. On mange debout. Barque et Blaire interrogent Volpatte qui finit par dire ce qu’il a sur le cƓur il y a trop d’embusquĂ©s Ă  l’arriĂšre 133. Barque lui conseille de ne pas se soucier d’eux. Volpatte gronde — J’suis pas maboul tout Ă  fait, et j’sais bien qu’des mecs de l’arriĂšre, l’en faut. Qu’on aye besoin d’traĂźne-pattes, j’veux bien
 Mais y en a trop, et ces trop-lĂ , c’est toujours les mĂȘmes, et pas les bons, voilĂ  ! » Volpatte commence Ă  expliquer. Tous les planquĂ©s bien au chaud qu’il a vus dans le premier patelin oĂč on l’a envoyĂ© et qui diront ensuite qu’ils ont Ă©tĂ© Ă  la guerre Ah ! mon vieux, ruminait notre camarade, tous ces mecs qui baguenaudent et qui papelardent lĂ -dedans, astiquĂ©s, avec des kĂ©brocs et des paletots d’officiers, des bottines – qui marquent mal, quoi – et qui mangent du fin, s’mettent, quand ça veut, un cintiĂšme de casse-pattes dans l’cornet, s’lavent plutĂŽt deux fois qu’une, vont Ă  la messe, n’dĂ©fument pas et l’soir s’empaillent dans la plume en lisant sur le journal. Et ça dira, aprĂšs J’suis t’étĂ© Ă  la guerre. » Une chose a frappĂ© Volpatte ces planquĂ©s-lĂ  s’installent Ă  leur aise chez les gens au lieu de manger sur le pouce comme les soldats 134. Tant mieux pour eux », dit le voisin de Volpatte qui n’est pas content de cette remarque. Le voisin lui dit qu’il voudrait bien ĂȘtre Ă  leur place. — Pour sĂ»r, mais qu’est-ce que ça prouve, face de fesse ? D’abord, nous, on a Ă©tĂ© au danger et ce s’rait bien not’ tour. C’est toujours les mĂȘmes, que j’te dis, et pis, pa’ce qu’y a lĂ -d’dans des jeunes qu’est fort comme un bƓuf, et balancĂ© comme un lutteur, et pis pa’c’qu’y en a trop. Tu vois, c’est toujours trop » que j’dis, parce que c’est ça ». Le voisin cherche Ă  provoquer Volpatte il faut bien que quelqu’un fasse marcher les affaires 135. Le temps se calme. Volpatte parle d’un gars qu’il a rencontrĂ© dans un hĂŽpital d’évacuation et qui l’a guidĂ© dans le dĂ©pĂŽt pour lui montrer tout ce qui se passait. Mais lui n’est pas retournĂ© aux tranchĂ©es comme Volpatte. L’lendemain, i’ s’était fait coller ordonnance, pour couper Ă  un dĂ©part, vu qu’c’était son tour de partir depuis l’commencement d’la guerre ». Sur le pas de sa porte oĂč il dormait dans un lit, il passait son temps Ă  cirer les chaussures de son chef. Jamais, mon vieux, i’ n’avait Ă©tĂ© envoyĂ© sur le front, quoique de la classe 3 et un costaud bougre, tu sais. L’danger, la fatigue, la mocherie de la guerre, c’était pas pour lui, pour les autres, oui. I’ savait que si i’ mettait l’pied sur la ligne de feu, la ligne prendrait toute la bĂȘte, aussi i’ coulait de toutes les pattes pour rester sur place. On 136 avait essayĂ© de tous les moyens pour le possĂ©der, mais c’était pas vrai, il avait glissĂ© des pinces de tous les capitaines, de tous les colonels, de tous les majors, qui s’étaient pourtant bougrement foutus en colĂšre contre lui. I’ m’racontait ça. Comment qu’i’ f’sait ? I’ s’laissait tomber assis. I’ prenait un air con. I’ faisait l’saucisson. I’ d’venait comme un paquet de linge sale. J’ai comme une espĂšce de fatigue gĂ©nĂ©rale », qu’i’ chialait. On savait pas comment l’prendre et, au bout d’un temps, on le laissait tomber, i’ s’faisait vomir par tout un chacun. V’lĂ . I’ changeait sa maniĂšre aussi suivant les circonstances, tu saisis ? Qué’qu’fois, l’pied y faisait mal, dont i’ savait salement bien s’servir. Et pis, i’ s’arrangeait, l’était au courant des binaises, savait toutes les occases. Tu parles d’un mecton qui connaissait les heures des trains ! Tu l’voyais s’rentrer en s’glissant en douce dans un groupe du dĂ©pĂŽt oĂč c’était l’filon, et y rester, toujours en douce poil-poil, et mĂȘme, i’ s’donnait beaucoup d’mal pour que les copains ayent besoin de lui. I’ s’levait Ă  des trois heures du matin pour faire le jus, allait chercher de l’eau pendant que les autres bouffaient ; enfin quoi, partout oĂč i’ s’était faufilĂ©, il arrivait Ă  ĂȘtre d’la famille, c’pauv’ type, c’te charogne ! Il en mettait pour ne pas en mettre. I’ m’faisait l’effet d’un mec qu’aurait gagnĂ© honnĂȘtement cent balles avec le travail et l’emmerdement qu’il apporte Ă  fabriquer un faux billet de cinquante. Mais voilĂ  I’ raboulera sa peau, çui-lĂ . Au front, i’ s’rait emportĂ© dans l’mouvement, mais pas si bĂȘte ! I’ s’fout d’ceux qui prennent la bourre sur la terre, et i’ s’foutra d’eux plus encore quand i’s seront d’ssous. Quand i’s auront fini tous de s’battre, i’ r’viendra chez lui. I’ dira Ă  ses amis et connaissances Me v’lĂ  sain t’et sauf », et ses copains s’ront contents, parce que c’est un bon type, avec des magnes gentilles, tout saligaud qu’il est, et – c’est bĂȘte comme tout – mais c’t’enfant d’vermine-lĂ , tu l’gobes ». Il y en a beaucoup comme lui dans chaque dĂ©pĂŽt, ajoute Volpatte 137. C’est pas nouveau, ajoute Barque. Mais Volpatte n’en revient pas d’avoir vu autant de gens dans les bureaux. — Y a les bureaux ! ajouta Volpatte, lancĂ© dans son rĂ©cit de voyage. Y en a des maisons entiĂšres, des rues, des quartiers. J’ai vu que mon tout petit coin de l’arriĂšre, un point, et j’en ai plein la vue. Non, j’n’aurais pas cru qu’pendant la guerre y avait tant d’hommes sur des chaises 
 » La pluie s’arrĂȘte. On se met en marche. On entend encore le bruit de Volpatte dans le bruit des pas. Il en veut maintenant aux gendarmes. Plus on s’éloigne du front, plus on en voit. Tulacque lui aussi a une rancune contre eux. Ils embĂȘtent les gars qui essaient de se dĂ©brouiller. Un gars essaie de les dĂ©fendre 138 mais Tulacque et Volpatte insistent. Volpatte prĂ©cise que certains gendarmes pestent contre les rĂšglements qui changent sans arrĂȘt T’nez, le service prĂ©vĂŽtal ; eh bien, vous apprenez c’qui fait le principal chapitre de la chose, aprĂšs c’n’est plus ça. Ah ! quand cette guerre s’ra-t-elle finie ? » qu’i’ disait. — I’s font ce qu’on leur dit de faire, ces gens, hasarda Eudore. — Bien sĂ»r. C’est pas d’leur faute, en somme. N’empĂȘche que ces soldats de profession, pensionnĂ©s, mĂ©daillĂ©s – alors que nous, on est qu’des civils – auront eu une drĂŽle de façon de faire la guerre ». Volpatte Ă©voque un forestier qui se plaignait du traitement que leur rĂ©servaient les civils alors qu’ils avaient fait quatre ans de service Dans les on nous fait nettoyer, et enlever les ordures. Les civils voient c’traitement qu’on nous inflige et nous dĂ©daignent. Et si tu as l’air de rouspĂ©ter, c’est tout juste si on n’parle pas de t’envoyer aux tranchĂ©es, comme les fantassins ! Qu’est-ce que devient notre prestige ! Quand nous serons de retour dans les communes, comme gardes, aprĂšs la guerre – si on en revient, de la guerre – les gens, dans les communes et les forĂȘts, diront Ah ! c’est vous que vous dĂ©crottiez les rues Ă  X
 ? » 139 Lamuse a vu un gendarme qui Ă©tait juste mais qui a reconnu que certains abusaient de leur pouvoir. Un jour, Paradis a pris un gendarme pour un sous-lieutenant. Un peu plus tard, alors qu’ils sont assis le long d’un mur, Volpatte continue son dĂ©ballage. Il Ă©tait dans le bureau de la comptabilitĂ© au DĂ©pĂŽt. Il avait fait une demande pour ĂȘtre reversĂ© dans son rĂ©giment. Il tombe sur un sergent 140 en train d’engueuler un scribe pour des histoires de procĂ©dure. Il attend la fin de l’engueulade et le sergent lui dit qu’il n’a pas de temps. Il est dans tous ses Ă©tats Ă  cause de sa machine Ă  Ă©crire. Puis il s’en prend Ă  quelqu’un d’autre pour une histoire de bordereau de cartes. A cotĂ©, un autre s’occupe des circulaires. D’autres causent. Au bout de la grande table un homme 141 chargĂ© des permissions se retrouve sans rien Ă  faire depuis que la grande attaque a commencĂ© et que les permissions ont Ă©tĂ© suspendues. Il y a encore beaucoup d’autres tables dans d’autres salles. Tulacque Ă©voque le cas d’un chauffeur bien habillĂ© et galonnĂ© appuyĂ© sur une voiture. Tout le monde a son couplet sur les filoneurs ». Les exemples 
 planton au Service Routier, pis Ă  la Manute, pis cycliste au ravitaillement du XIe Groupe, porteur de pli au Service de l’Intendance, au Canevas du Tir, Ă  l’Équipage des Ponts, et le soir Ă  l’ et Ă  l’ ordonnance que les femmes 142 prenaient pour des soldats, un autre qui a fait une tournĂ©e d’confĂ©rences en AmĂ©rique avec mission du ministre. . 439 247 255 173 450 338 344 460

un tirailleur en enfer résumé de chaque chapitre